«Heureux comme Dieu en France.» Cette expression juive, reprise par les Allemands, célèbre la douceur de vivre hexagonale dont les Gaulois peinent à profiter, tout à leurs chamailleries constitutives qui prospèrent jusqu’au bout de la nuit, malgré les sangliers embrochés et les cervoises éclusées. Récents visiteurs, Charles III et le pape François, pourraient reprendre à leur compte ce mantra, tant la France leur a fait fête.
L’accomplissement de Charles III. En 2023, le peuple guillotineur a évidemment changé de tête. Les régicides d’antan ont viré midinettes et connaissent par le menu les affres sentimentales des Windsor. Devenus voyeurs égrillards, les anciens contempteurs de la perfide Albion confessent un attrait particulier pour l’intimité tourmentée de ceux que personne ne veut plus décapiter. Ici aussi, on pleurait Diana, on vénérait Elizabeth et on tenait Charles pour quantité négligeable. Et voilà qu’à 74 ans, celui-ci commence une carrière de bourreau des cœurs tricolores. Cette faveur inattendue vient pour partie de cette fibre verte qu’il fait vibrer avec constance depuis longtemps. Chez ce boomeur, elle n’a rien de cotonneuse. Mieux, elle est de saison et jure avec les récentes défausses en matière climatique du Premier ministre britannique.
Mais il y a surtout cette surprise devant la mu