Et un jour, il y eut les présidentielles. Il y eut des lièvres et des tortues. Des gens partis trop tôt. D’autres arrivés bien tard. «Votez pour moi !» disaient-ils. «Elisez-moi !» disaient-elles. Des tortues qui s’efforçaient de ne rien dire. Des lièvres et des hases surexcités, dopés à leur propre narcissisme, shootés à l’égo trip. Il y eut de la chatte et du chaton, en veux-tu en voilà. Des caresses et des ronronnements. Des pluies de bisous, de bienveillance, d’empathie. A un moment, quelqu’un a dit : «Hé les copains, et si on faisait une union de la gauche ?» Mais chacun précisa bien qu’il n’en était pas question. Il y eut des torses virils. Du poil soyeux. Il y eut la promesse de jours heureux. Il y eut du steak, du vin et du fromage.
Il y eut des tartes à la crème lancées en pleine figure. Il y eut des menaces, des fusils pointés vers les caméras. Il y eut des clips de campagne qui promettaient un monde génial où tout serait comme dans un film des années 40, un film en noir et blanc plein de travail, de famille, de patrie. A un moment, quelqu’un a dit : «Hé les copains, et si on faisait une union de la gauche ?» Mais chacun précisa bien qu’il n’en était pas question. Il y eut des soutiens qui faisaient dire qu’avec des amis pareils, on n’avait pas besoin d’ennemi. Il