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Billet

Immigration : l’épreuve de vérité, par Serge July

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A rebours des accusations de la droite et de l’extrême droite, la France accueille proportionnellement peu de migrants par rapport à ses voisins européens. La faute à un manque d’attraction qui pourrait mettre à mal notre système social. Un constat que doit prendre en compte Emmanuel Macron dans son projet de loi immigration.
Des migrants sur un canot traversent la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni, le 16 septembre 2023. (Sameer Al-Doumy/AFP)
publié le 17 septembre 2023 à 21h33

Je ne suis pas un fan de Gérald Darmanin, mais affirmer comme il l’avait fait le 6 décembre 2022 devant l’Assemblée : «Nous pensons que l’immigration fait partie de la France et des Français, depuis toujours. L’immigration est un fait, il ne sert à rien d’être contre», en prenant le contrepied de la droite – dont LR, son ancien parti – et de l’extrême droite, faisait du bien à entendre alors que toutes les droites françaises jouent depuis un demi-siècle avec le spectre d’une invasion migratoire. Ce n’est pas pour autant que le ministre d’Emmanuel Macron joue franc-jeu sur le sujet.

Prenons un ministre de droite, à bien des égards exemplaire et caricatural sur le sujet, une verve et un côté rentre-dedans du vieux gaulliste qui a tout vu : on aura reconnu Charles Pasqua, qui fut ministre de l’Intérieur après la victoire de la droite en 1993. Il promettait à son électorat de droite d’atteindre très vite l’immigration zéro. Le Conseil constitutionnel a censuré à huit reprises son projet de loi, ce qui de facto protège le droit d’asile qu’il avait malmené, et le ministre s’est retrouvé Gros-Jean comme devant.

Son projet de loi prévoyait entre autres l’expulsion automatique en cas de condamnation. C