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Billet

Inventer une citoyenneté calédonienne, par Serge July

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Il est impératif que le gouvernement ne présente pas au Congrès la loi sur le système électoral afin de se donner le temps d’une réflexion collective associant les différentes communautés de l’archipel.
Le responsable d'un barrage indépendantiste brandit un drapeau kanak dans la commune de Paita, le 19 mai 2024. (Delphine Mayeur/AFP)
publié le 20 mai 2024 à 17h42

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Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs élyséens, a défendu la présence française sur tous les océans de la planète, ce qui contribue à faire de notre pays une grande puissance maritime. Mais à quel prix ? Certes, le décor et les perspectives sont immenses, mais la métropole a beau dépenser 27,3 milliards d’euros par an rien que pour le budget du ministère, l’envers du décor n’est pas terrible.

Le trio infernal pauvreté-inégalités-violences

Derrière le décor, règne en effet un trio infernal surnommé le PIV, c’est-à-dire pauvreté-inégalités-violences, bien connu des territoires d’outre-mer et des sociologues de l’Insee. Les habitants des DOM sont nettement plus exposés à la pauvreté que les métropolitains : selon l’institut de sondage, 16 % à 23 % des individus y vivent sous le seuil de pauvreté. Le niveau de vie médian y est inférieur de 20 % à 23 % à celui de la métropole, et le coût de la vie est 32 % plus élevé qu’en métropole.

L’avenir, ce n’est plus le nickel

Aujourd’hui, 25 % des Calédoniens travaillent dans le nickel, ils sont menacés dans leur emploi, parce que les prix mondiaux se sont effondrés du fait de la concurrence indonésienne, le premier producteur mondial. Et les trois usines calédoniennes cherchent des repreneurs. Avec une population plus jeune et un chômage beaucoup plus élevé qu’en métropole, le moindre problème dans ces équilibres fr