Robert est mort et j’ai infiniment de chagrin. J’ai du mal à écrire cette phrase. La mort l’a rattrapé, qui fut justement son combat, ici en France, pour la supprimer et se faire l’avocat, partout dans le monde, de son abolition. J’ai connu Robert quelques années après le procès de Bontems et Buffet, celui dont il parlera dans l’Exécution, et qui lui fit prendre en horreur le fait de «couper un homme en deux».
J’avais voulu le voir plaider une dernière fois alors qu’il allait devenir ministre de la Justice en 1981 et porter à l’Assemblée ce texte emblématique qui avait fait de l’abolition, un marqueur indélébile du premier septennat de François Mitterrand. Il était magnétique, rugissant, comme il l’était parfois au tribunal ou en politique, et je ne le connaissais pas comme cela.
Car c’est presque 50 ans de ma vie qui s’en vont.
Je l’ai peu interviewé, trois ou quatre fois peut-être, car on fait peu d’entretiens pu