A la mort de Jean-Marie Le Pen, les commentaires à chaud des chaînes d’info se focalisèrent sur l’affaire du «détail» – ainsi était-elle désormais résumée dans la mémoire politique. L’attention médiatique aurait pu se porter sur d’autres aspects de sa biographie, comme son activité de tortionnaire au cours de la guerre d’Algérie. Mais non. Le détail, le détail, le détail.
Tout se réduisit donc à la question suivante : les chambres à gaz décrites comme un «point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale», dérapage ou pas dérapage ? Du côté des partisans de la thèse du dérapage de Le Pen : des confidences ultérieures invérifiables du «Menhir», des témoignages concordants sur son orgueil, satané orgueil, qui lui aurait interdit de revenir sur cette maladresse. «C’est la plus grosse bêtise qui soit sortie de ma bouche», aurait avoué Le Pen à la sortie du studio à l’un de ses conseillers, selon la journaliste Catherine Nay, sur le plateau de France 5.
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Du côté opposé, d’autres confidences d’autres interlocuteurs qui auraient tenté de revenir avec lui sur l’épisode, et selon lesquels il se serait lancé dans de longs pinaillages techniques sur le nombre des Juifs gazés. Se déployaient donc d’éternels et vains débats sur le «for intérieur» du fondateur du FN, les habituelles et vaines plongées «dans le secret de l’âme» des auteurs d’ignominies publiques diverses, comme si, en politique, comptait autre chose que les paroles, les écrits, ou les act