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Billet

La Chine est toujours une chose gigantesque, par Serge July

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Charles de Gaulle a fait partie des premiers à offrir une reconnaissance diplomatique à la Chine communiste en 1964. Soixante ans plus tard, Emmanuel Macron ouvre les portes à Xi Jinping mais les enjeux sont bien différents.
Le président Xi Jinping, à Paris lundi. (Yoan Valat/AFP)
publié le 6 mai 2024 à 18h26

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Le général de Gaulle reconnaît la Chine communiste le 8 janvier 1964 avant tout le monde – avant Kissinger et Nixon en particulier – et il déclare en Conseil des ministres : «La Chine est une chose gigantesque. Vivre comme si elle n’existait pas, c’est être aveugle, d’autant qu’elle existe de plus en plus…» Bien vu.

C’est une deuxième reconnaissance, puisque la Chine nationaliste – la Chine avant la victoire des communistes – faisait partie des cinq vainqueurs officiels de la Seconde Guerre mondiale et à ce titre elle dispose depuis 1944, comme membre fondateur du Conseil de sécurité des Nations unies, d’un droit de veto, comme la France, la Russie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Reconnaître la Chine communiste, c’était surtout un formidable moyen pour de Gaulle de démontrer l’indépendance de la France, tant vis-à-vis de Washington que de Moscou, et de séduire ce qu’on appelait alors les non-alignés.

Alors la Chine était dirigée par Mao Zedong, qui n’avait pas encore lancé sa furieuse Révolution culturelle – en 1966 –, qui allait s’achever avec la mort du «Timonier» dix ans plus tard.

La révolution culturelle

La situation intérieure chinoise ne préoccupait pas le Général… Le maoïsme aurait fait, selon les historiens du communisme, entre 40 et 80 millions de victimes, plus que la Russie bolchévique :