Les catholiques deviendraient-ils «protestants» ? Non qu’ils soient tentés d’être des rebelles de la foi, nourris par une lecture et une méditation exigeante des Ecritures, comme y invitait Luther – le réformateur estimait que chaque fidèle devait être son propre prêtre et lire, méditer et prier de son propre chef, et non sur requête, au son d’une clochette.
Il n’en est rien : ils contestent le Maître et non le Magistère. La défiance, l’agacement, voire la haine à l’égard du pape François a atteint des niveaux historiquement inconnus dans les paroisses et jusque dans les rangs des clercs, pourtant liés par le devoir d’obéissance, à tel point que des propos ou des comportements schismatiques ne sont plus rares, jusque dans les rangs des cardinaux, dont un quarteron particulièrement réactionnaire s’est cru fondé à morigéner le souverain pontife.
François a, du point de vue de tous ceux qui attendent que Dieu veuille bien le rappeler à Lui, tous les torts : son synode menacerait l’existence de l’Eglise (dans son dogme, sa discipline et ses rites) ; sa compassion à l’égard des étrangers et réfugiés exposerait l’Occident à la submersion des migrants ;