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Chronique «Si j'ai bien compris…»

«La France est morte, vive la France !» par Mathieu Lindon

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Chronique «Si j'ai bien compris…»dossier
Un vote démocratique fera-t-il du Rassemblement national notre nouveau roi au risque d’enterrer la démocratie ?
Dans un bureau de vote lors du premier tour des législatives, à Paris, le 30 juin 2024. (Denis Allard/Libération)
publié le 5 juillet 2024 à 16h13

Si j’ai bien compris, la plupart des hommes et femmes politiques souffrent de ce qu’on pourrait appeler un étrange snobisme immobilier. Il ne leur suffit pas d’entrer à l’Elysée ou à Matignon, il faut aussi que leur véritable lieu d’habitation soit l’histoire. Ils prennent eux-mêmes les mesures de leur personnalité et de leur postérité censées leur assurer un petit Panthéon personnel. Espérons pour Emmanuel Macron – et pour nous – qu’il a renoncé à cette ambition. Car, à l’heure qu’il est, s’il entre jamais dans l’histoire, ce ne sera pas pour avoir fait passer sans majorité et malgré l’animosité générale sa réforme des retraites ou avoir cru judicieux d’évoquer en avance, malgré les réticences françaises et européennes, la présence de soldats français sur le sol ukrainien (de sorte que son ambition de terroriser ainsi le pouvoir russe a plutôt tourné au fiasco), mais pour avoir offert le pouvoir au Rassemblement national. Parce qu’on feint parfois de considérer que l’histoire est une gloire en soi alors qu’il y a des façons d’y pénétrer dont on ferait mieux de ne pas se vanter – et qu’on en sort parfois avec un bon coup de pied au cul. Il ne manquerait plus que, le RN installé à Matignon, Emmanuel Macron soit lui-même expulsé de l’Elysée comme un vulgaire squatteur.

On ne sait plus où donner du diable

C’est lui qui risque de finir diabolisé, au demeurant au même titre que ses prédécesseurs, si on se souvient à quel point Nicolas Sarkozy a terminé son mandat détesté et François Hollande méprisé. D’autant qu’on