Tout au long de l’épisode 6 de la nouvelle série American Crime Story : Impeachment (Ryan Murphy, FX) on observe scotché le personnage de Monica Lewinsky (Beanie Feldstein), arrêté par le FBI – dont les agents plus ou moins patibulaires chacun à leur tour font pression sur elle, soit gentiment soit brutalement pour lui faire «avouer» : a) une relation illicite avec le président Clinton et b) une déclaration mensongère au procès où elle a été convoquée comme témoin. Et on pense forcément, porté par la vague des séries télé états-uniennes féministes de ces dernières années, à la scène terrifiante du début de la série Unbelievable (Susannah Grant, Netflix 2019) ; au premier épisode, l’héroïne, Marie (Kaitlyn Dever) renonce sous pression policière à porter plainte pour le viol qu’elle vient de subir (1). La vulnérabilité de Marie, extrême, et sa déstabilisation profonde ne sont pas comparables à celle de Monica, jeune fille privilégiée dont le culot monstre est apparu à de multiples reprises dans les moments précédents de la série, et on a le sentiment, genre 18 Brumaire, d’une version comique après la version tragique de l’exercice policier de la domination masculine. Mais l’épisode 6 d’Impeachment, int
Chronique «Philosophiques»
La gauche américaine, l’autre victime de l’affaire Monica Lewinsky
Article réservé aux abonnés
( )
par Sandra Laugier
publié le 5 novembre 2021 à 3h00
Dans la même rubrique