Ce «nouveau monde» situé quelque part entre Thatcher et, désormais, le natalisme des années 20, a un rapport trouble au langage. On a, depuis longtemps, cessé d’écouter, en se disant que ces gens racontent n’importe quoi. Parler, en 2017, de «révolution» quand on s’apprête à mener une politique conservatrice, voire ouvertement réactionnaire (la réaction est le contraire de la révolution), quand on abolit l’ISF tout en baissant les APL ; récidiver, en parlant de «soldats de l’an II» quand on ne se cache même plus d’être de droite, quand on fait alliance avec le Rassemblement national (RN) – c’est dès le soir du second tour des législatives de 2022 qu’Eric Dupond-Moretti avait appelé à travailler ensemble avec les lepénistes, qui ont obtenu, grâce aux macronistes, des vice-présidences à l’Assemblée nationale – ; quand on soutient Gérard Depardieu contre ses victimes ; prétendre être «le camp de la raison» quand on utilise du gaze lacrymogène contre des scientifiques à Saïx (Tarn), quand on ne change pas ce qui ne marche pas (une politique fiscale pour les très riches qui ne produit aucun «ruisselleme
Chronique
La macronie pratique une «com» d’extrême droite au service des élites, par Johann Chapoutot
Réarmer ? Régénérer ? Pour que «la France reste la France» ? Derrière les mots du gouvernement actuel, il y a hélas une logique. On exalte la «communauté» nationale pour mener une politique de classe, hostile à plus de 90 % de la population.
Amélie Oudéa-Castéra, Gabriel Attal et Rachida Dati lors de la conférence de presse d'Emmanuel Macron le 16 janvier. (Ludovic Marin /AFP)
Publié le 24/01/2024 à 21h38
Enquête Libé
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