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Philosophiques

La nouvelle bonne vague des séries françaises

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Avec son nouvel Arsène, «Lupin» fait du racisme un thème central de ses épisodes, «Je te promets», souvent désopilant, met en scène des profils de personnages inédits, «Ovni(s)» innove par la force d’évocation d’une époque futuriste et utopique... autant d’adaptations à adopter.
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publié le 12 février 2021 à 11h58

Mais comment en suis-je arrivée là ? Au programme, plus rien que des séries françaises ! Au moins on cessera d’accuser les sériephiles de snobisme américanophile. J’avais commencé à négliger Lupin mais ai été rappelée à l’ordre par des amis américains qui adorent. De fait, comment ne pas se réjouir d’une série française qui parvient durablement à doubler les autres produits Netflix du moment ? D’autant que Omar Sy la porte avec une belle aisance et un brin de provocation dans le contexte national actuel, où la race est un sujet devenu subversif. Comme on le sait, Sy n’est pas la énième incarnation du gentleman cambrioleur, ce qui aurait été une astuce de casting vite oubliée, mais son héritier. Et Lupin fait du racisme un thème de la série, tout en rendant hommage à une tradition culturelle. La série fait de la transmission des œuvres – Leblanc hérité de père en petit-fils noirs – un thème central.

Penser et faire voir l’invisibilité

De façon plus subversive, Assane pointe et moque constamment le racisme des Blancs, dans le style gentil et cruel de Il a déjà tes yeux : jouant dans la première scène de son invisibilité au sein de l’équipe de nettoyage du Louvre (personnels typiquement ignorés parce que racisés), puis de sa méga visibilité quand il se rend super chic à la vente aux enchères et achète le fameux collier de la reine. Le vendeur : «Je ne m’attendais pas à un acquéreur comme vous.» Assane demande agressivement : «Comme moi ?» L’autre embarrassé : «Heu, si j