Pétant de trouille, les tycoons du Net sont venus faire assaut de repentance et s’incliner devant Trump qu’ils chargeaient de tous les péchés du monde ancien quand Biden tenait les manettes. La procession des rois mages d’Internet venus déposer encens, myrrhe et surtout or devant le vengeur de l’Amérique en son étable de Mar-a-Lago, est une pantalonnade qui a l’avantage de liquider trois illusions. 1) L’information ne sera jamais neutre. C’est une vieille lune, tombée de haut dans le caniveau de l’impossible objectivité. Son dernier alibi, le fact-checking, ne l’a pas aidée tant cette pulsion de vérification multiplie les biais tatillons. 2) La civilisation de l’accès procure de l’horizontalité, mais nulle civilité. Elle génère confusion entre raison et émotion, brouillage entre sérieux et rigolade et impossible hiérarchisation des priorités. 3) La veulerie du business numérique n’a rien à envier à celle de la vieille industrie. La Silicon Valley qu’on fantasmait en principauté cool et autonome va à la gamelle avec la même avidité que les barons de l’acier des siècles passés.
Libertaire contre libertarien. Question liberté d’expression, je suis américain. La notion de free speech, de libre parole, m’exalte quand me laisse dubitatif la prudence européenne, qui oscille entre régulation, restriction et hésitation. En matière d’opinion, tout peut être dit. Entre adultes consentants, il n’est pas besoin de filtre modérateur et d’édredon amortisseur, d’avertissement p