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Billet

La police française en danger, par Serge July

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Autrefois «gardiens de la paix», les agents, qui manquent de formation, ne parviennent plus à exercer leur rôle de police républicaine indispensable à la vie en société. Le triste record de l’Hexagone en matière d’incidents et de violences policières manifeste l’urgence de remettre de l’ordre démocratique dans l’institution.
Dans le centre-ville de Marseille, le 30 juin, lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel M., à Nanterre. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 31 juillet 2023 à 6h21

Dans la nuit du 1er au 2 juillet, à Marseille, près du Vieux-Port, un jeune homme de 22 ans est massacré. Il s’appelle Hedi, prénom arabe, et semble être tout à fait étranger aux émeutes. Il reçoit un tir de LBD en plein visage, à courte distance, qui va le défigurer. Hedi tombe à terre. Quatre policiers de la BAC l’auraient traîné derrière un immeuble et se seraient acharnés sur lui, l’auraient roué de coup et laissé pour mort sans assistance.

Une plainte est déposée, l’IGPN saisie, les policiers sont identifiés mais nient. Le juge décide de mettre les quatre policiers en examen et le porteur de LBD en détention provisoire. `

Avant toute chose, le massacre de ce jeune homme est une ignominie. Le ministre de l’Intérieur, ses directeurs, son cabinet, mais aussi les syndicats devraient commencer toutes leurs interventions sur la crise actuelle par des mots sinon d’excuses, du moins d’une humanité partagée. Pour l’instant, on n’ a pas du tout l’impression qu’elle soit partagée.

Cette mise en détention provisoire scandalise les policiers. Ils seraient moins de 5% des effectifs à se mettre en arrêt maladie pou