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Libération
Chronique

La to-do list de la fille bien, par Tania de Montaigne

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Cet été, l’Iowa a encore restreint l’accès à l’IVG, les Talibans ont effacé les Afghanes de l’espace public. Partout dans le monde, des hommes bienveillants et des femmes charitables s’organisent pour que nous ne perdions pas de vue le droit chemin, celui des filles bien dont l’unique objectif est de faire des enfants.
Une femme afghane dans un atelier de couture, dans la province du Badakhshan, le 22 juillet. (Omer Abrar/AFP)
publié le 5 septembre 2024 à 5h15

Cher journal,

L’été m’a été profitable. J’ai appris beaucoup de choses et je sais désormais ce que je veux devenir : une fille bien. C’est ce qu’on peut espérer de mieux, non ? J’y travaille déjà et, Dieu merci, je suis très aidée par tout un tas de gens vraiment renseignés, des experts en la matière. Il est rassurant que notre avenir soit entre leurs mains. Après tout, ils savent mieux que personne à quoi ressemble une fille bien.

Début juillet, les députés polonais ont refusé de dépénaliser l’aide à l’avortement, plaçant, de fait, toute personne qui aiderait une femme à avorter sous le coup de trois ans d’emprisonnement. Fin juillet, une loi de la gouverneure républicaine de l’Iowa est entrée en vigueur et interdit la plupart des avortements après six semaines de grossesse. En août, le ministère afghan chargé de «la prévention du vice et de la promotion de la vertu» a allongé encore un peu plus la liste de ce qu’une femme ne peut pas faire. Les choses deviennent à présent beaucoup plus précises. J’attends avec i