Menu
Libération
Chronique «Médiatiques»

La vraie faute de l’inconnu Bataillon, par Daniel Schneidermann

Article réservé aux abonnés
Chronique «Médiatiques»dossier
Playmobil du cirque Bolloré, il faut en réalité remercier le président de la commission d’enquête parlementaire, Quentin Bataillon, qui a montré en grandeur réelle la cannibalisation d’un dispositif démocratique par un dispositif de divertissement médiatique.
Quentin Bataillon, le 2 avril 2024. (Denis Allard/Leextra)
publié le 5 avril 2024 à 18h16

Le «président» Bataillon a été bien accueilli chez Cyril Hanouna. Il a été célébré, choyé, festoyé. On a rendu hommage à sa conduite des débats, à son équanimité dans son rôle de président. On a célébré son charisme, son sex-appeal. «Est-ce que vous recevez des nudes ?» lui a-t-on demandé sous les rires. «J’appelle à la bienveillance de l’Arcom sur cette question, ma dignité n’a pas été remise en question», a répondu avec humour le président.

Avec ce même humour, il a accepté et déballé le tee-shirt «C’est l’heure du goûter», emballé dans un paquet rose à ruban doré. Cette phrase fait écho à celle prononcée par l’animateur Cyril Hanouna, à la fin de son audition, quand quinze jours plus tôt il était entendu par la commission d’enquête parlementaire sur l’attribution, le contenu et le contrôle des fréquences TNT à caractère national, présidée par le président Bataillon. Qu’est-ce qu’on s’amuse, avec la corruption. Les chroniqueurs de Cyril Hanouna ont prédit un bel avenir au président Bataillon : un destin ministériel, et pourquoi pas présidentiel (oui, le mo