On ne les voit jamais. Leur tâche, leur mission, leur sacerdoce, justement, consiste à disparaître derrière l’information, derrière leurs dépêches dont les journaux, les radios, les télés, et tous leurs éditorialistes peuvent faire ce qu’ils veulent, les triturer dans le sens souhaité, couper, remanier, souverainement. Eux, ce sont les journalistes de l’Agence France-Presse (AFP), du bas de l’échelle jusqu’au sommet ultime. Et justement pour une fois les voici, les deux grands chefs à plume de l’agence, devant les sénateurs. Côte à côte le directeur de l’information, Phil Chetwynd, et le PDG, Fabrice Fries, sont venus répondre aux critiques dont une partie de la presse se fait l’écho, à propos de la couverture par l’agence du conflit Israël-Hamas.
Au centre des critiques le refus, par l’agence, d’accoler au Hamas le qualificatif «terroriste». La campagne a démarré dans le Figaro, sous la plume de l’éditorialiste Judith Waintraub. L’agence a répondu, sur le thème : on n’a jamais utilisé l’adjectif «terroriste» pour aucun acte ni aucun groupe, même Al-Qaeda, même lors du Bataclan. Question de relativité de la noti