Nous sommes tous, depuis les années 60, les spectateurs captivés de films de guerre relatant l’épopée alliée du Débarquement, puis de la reconquête progressive du continent contre les armées allemandes.
Ces films obéissent à quelques lois du genre et présentent des caractéristiques que l’on retrouve dans chacun d’eux : alternance entre le gros plan des combats et la focalisation plus précise sur tel individu ou groupe d’individus, héroïsation tempérée par les aveux, bien compréhensibles, de faiblesse et de peur, peinture plus ou moins nette de la barbarie nazie, etc. Nous le savons, nous nous en souvenons, car tout cela est au premier plan des films (ou de séries) en question et laisse une impression rétinienne durable qui constitue le récit de cette guerre et de ces événements – au fond, la dernière et la plus notable épopée guerrière du monde occidental depuis Homère.
Le spectateur est rivé à la progression des troupes alliées
Au second plan, il y a autre chose, qui nous laisse généralement indifférents, mais qui crève l’écran dès que l’on y devient attentif tant, là aussi, la récurrence de ces éléments en fait une véritable loi du genre : ce second plan, c’est l’arrière-plan, le décor, sur le fond duquel se déroulent combats, escarmouches et marches des unités. De la Normandie à la Hollande (opération Market-Garden) ou aux Ardennes (contre-attaque allemande de décembre 1944), l’arrière-plan est fait de champs, de vergers, de haies, d