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Libération
Chronique «Si j'ai bien compris...»

Le bal des vampires des prétendants

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Agitant leurs ailes et aiguisant leurs dents, les soi-disant présidentiables de 2022 entament leur parade amoureuse.
publié le 20 mars 2021 à 2h37

Si j’ai bien compris, la liste des candidats éventuels pour la prochaine présidentielle si vraiment la situation l’impose et le peuple le réclame pour le bien de notre beau pays montre l’abnégation des sacrifiés de la République et que, décidément, la vertu est au plus haut dans notre douce France. On s’attendait à devoir les désigner mais il y a encore des volontaires, jusqu’à ceux qui sont prêts à redoubler parce qu’ils ont compris, cette fois, ceux qui ont déjà commis les erreurs de débutant et qu’on gagnerait donc un temps fou à remettre en place, maintenant qu’on ne la leur referait plus. Nous, on croyait qu’être président aujourd’hui, c’était un épouvantail, mais non. Jusqu’à présent, l’épouvantail était la famille Le Pen contre qui on avait tout intérêt à s’opposer au second tour. Mais voilà qu’Emmanuel Macron aussi a l’air pour beaucoup d’en être un, d’où viennent les sondages plus serrés pour un duel entre les deux épouvantails concurrents. On imagine en effet l’épouvante de pinsons survolant un champ pourvu de deux épouvantails et se demandant lequel il est le plus urgent de fuir, et pourtant désireux de picorer un peu tranquillement. Certains voudraient faire barrage en même temps contre Emmanuel Macron et la présidente de l’ex-Front national. Question subsidiaire : si Marine Le Pen était élue, le ministre de la Culture serait-il Eric Zemmour ou Renaud Camus ? Et si, par un doux extraordinaire, elle était exclue du second tour, chaque candidat souhaiterait y être