Maintenant que la longue séquence électorale est finie, pourquoi ne pas se poser un moment et dresser un bilan des mois que nous venons de vivre ? Afin de prendre soin collectivement. Moi, en tout cas, j’en ai besoin pour ma santé mentale. J’ai participé de loin, puis d’un peu plus près, aux discussions des programmes économiques de deux candidat·e·s et d’une alliance (sic). J’ai appris beaucoup pendant cette campagne. J’anticipais certaines choses, d’autres m’ont surprise… pas toujours en bien. Je commence par ce que je savais déjà et que mon expérience a confirmé. Premièrement, les économistes se prennent pour des physiciens. Nous pensons pouvoir comprendre et connaître le monde social en le mesurant, comme les scientifiques mesurent des phénomènes physiques. Mais en réalité, les phénomènes sociaux ont une complexité bien moins organisée, et nos mesures n’en couvrent qu’une infime partie.
Cette obsession à imiter les sciences physiques entretient l’illusion que nous pouvons contrôler la société «comme s’il suffisait de suivre quelques recettes de cuisine pour résoudre tous les problèmes sociaux (1)». C’est l’esprit dans lequel les programmes économiques sont écrits : nous prétendons avoir les recettes pour façonner les processus de la société à notre vision. Et tout le monde nous croit… Pourquoi dans ce cas prendre part aux discussions programmatiques me direz-vous ? Parce