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Interview

«Le Front populaire de 1936 était d’abord un front républicain : la gauche devra s’en souvenir dans l’entre-deux-tours»

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Les parallèles dressés entre le mouvement de 1936 et le Nouveau Front populaire de 2024 atteignent très vite leurs limites, estime le philosophe Milo Lévy-Bruhl, qui en détaille les différences.
Léon Blum en meeting à Paris en 1936. (AFP)
publié le 18 juin 2024 à 17h51

Milo Lévy-Bruhl, 31 ans, est philosophe, spécialiste de la pensée de Léon Blum (1872-1950) à laquelle il consacre une thèse de philosophie politique à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Auteur notamment du Théâtre de Léon Blum (éditions de l’Aube, 2023), il est aussi expert associé à la Fondation Jean-Jaurès. Dans cet entretien, il rappelle ce qu’était vraiment le Front populaire, référence mémorielle omniprésente à gauche et instrumentalisée tous azimuts, de François Ruffin à Emmanuel Macron : un «front républicain» large, y compris avec un parti bourgeois, qui visait davantage la défense des institutions républicaines que d’empêcher une victoire électorale de l’extrême droite qui n’avait «alors aucune chance d’arriver». Et juge «stupide et risible» les propos de Jean-Luc Mélenchon qui considère que Blum en 1936 n’était «pas au niveau de Manuel Bompard, ni de Mathilde Panot».

La référence au Front populaire, brandie par François Ruffin dès dimanche soir pour faire barrage au Rassemblement national, est-elle pertinente dans la situation actuelle ?

Le Front populaire est une référence mémorielle traditionnellement mobilisée par la gauche lorsqu’elle souhaite engager une dynamique d’union entre ses différentes composantes, et notamme