Si j’ai bien compris, dans la lutte entre le bien et le mal, Jean-Marie Le Pen va manquer. Aujourd’hui, il y a bien Eric Zemmour, mais c’est un démon de seconde zone, il n’a pas la carrure, ce serait un trop petit remplacement. Jean-Marie Le Pen avait un talent oratoire indéniable et une incroyable capacité à trouver le mot injuste. Il aimait être détesté, et c’est regrettable qu’il n’ait pas légué ça à Marine. Il avait une autre qualité dont on déplore qu’elle n’ait pas été génétiquement transmise : il ne tenait pas au pouvoir en tant que tel, celui d’emmerder le monde lui suffisait. Tandis que Marine souhaite cumuler.
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Jean-Marie Le Pen, ça lui plaisait de représenter le mal et de ricaner de ceux qui pensaient représenter le bien. A force de vouloir à tout prix dédiaboliser le parti que son père diabolisait avec gourmandise et d’en changer le nom, mais pas les diableries (racisme, antisémitisme…), on dirait que Marine souhaite se présenter comme l’image même de la vertu. Ce qui aurait dû dégoûter les électeurs du Front national : s’il s’agit d’être du côté des gentils, d’autres partis feront mieux l’affaire.
Sauf qu’il y a maintenant l’ambition d’être majoritaire et, quand on sera majoritaire, on pourra décider soi-même de qui seront les gentils et les méchants – et alors les indignés en tous genres qui faisaient la leçon,