Se nommer Tesla aujourd’hui, je ne vous dis pas comment ça ne le fait pas. Ça chauffe pour mon matricule. Moi qui roule à l’électrique, je commence à sentir l’odeur de l’essence dont on me veut m’asperger. J’entends craquer l’allumette que mes ennemis approchent de ce réservoir dont on m’a débarrassée. Sur les parkings des concessions, on brûle mes copines. Dans les rues tranquilles des cités reculées, on graffe mes congénères griffées d’un T, en les taguant de slogans vengeurs à croix gammée. A Las Vegas, mes collègues carbonisées se font même flinguer au plomb pour faire bon poids de détestation.
La trouille me gagne depuis que mes caméras de surveillance doivent débusquer ceux qui veulent me trucider. Je suis censée cracher du gros son pour percer les tympans de mes assaillants et les faire refluer, oreilles cassées. Tu parles que ça va les affoler ! Qu’est-ce que je vais mettre en tête de ma playlist secouriste ? I Will Survive de Gloria Gaynor tiendrait du vœu pieux, sinon du feu pieux. Highway to Hell d’AC/DC serait plus appropriée, même si l’autoroute de mon enfer est pavée de bonnes intentions progressistes que je reprendrais volontiers à mon compte, si je n’étais pas coincé par ma fidélité obligée à mon géniteur parti se perdre chez les ultra-réacs. Je sais bien que je paye pour Elon Musk