Si j’ai bien compris, c’est curieux de tant différencier le travail et l’assistanat car le travail, le plus souvent, est l’assistanat du patron (ou des actionnaires). En revanche, déléguer est le plus souvent l’apanage du patron alors que pas mal de travailleurs ne cracheraient pas dessus, dans leur grande générosité et solidarité – c’est une manière de partager le travail qui fait l’affaire. «Là, je dois y aller, alors à toi.» Ou, chez les enfants : «Tu as fait tes devoirs, mon chéri ? – Non, j’ai délégué.»
Dans un monde idéal (pour certaines ou certains), même le devoir conjugal pourrait être délégué : «Lundi, c’est Ravioli.» Mais c’est un peu fort de fort de faire passer les prétendus assistés pour des planqués, des resquilleurs qui viennent manger le pain des crétins ramant au front trente-cinq heures par semaine jusqu’à on ne sait plus quel âge. Et voilà qu’il est question de travailler plus pour travailler plus et accéder à l’eldorado de la retraite à taux plein. Mais déjà le taux est plein, on en a plein le taux, maintenant qu’on a mangé la brioche jusqu’à la dernière miette et que la bise se pointe avec son cortège de fourmis irritantes qui regardent du coin de l’œil la retraite à 107 ans comme une perspective somme toute accessible, si le gouvernement a bien consulté.
Pendant les confinements, on a beaucoup parlé de ceux qui étaient au charbon, dans le cambouis jusqu’au cou – en première ligne. Sont moins évoqués ceux qui sont en dixième ligne, en