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Libération
Chronique «Ré/jouissance»

Léa Salamé, ou une puissance tardive dans un monde trop vieux, par Luc Le Vaillant

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La nomination de la journaliste star, également compagne de Raphaël Glucksmann, au 20 heures de France 2 signe la victoire du médiatique sur le politique.
Léa Salamé en juillet 2021. (Joel Saget/AFP)
publié le 22 juin 2025 à 15h19

L’arrivée de Léa Salamé au JT n’a rien d’étonnant. C’est l’aboutissement de sa présence invasive qui va de pair avec une compétence rarement prise en défaut et avec un phrasé peu maniéré qui s’évite lapsus et raptus. Salamé a surtout une capacité à assimiler presto et à réutiliser le tout illico, sans hoquets, ni haut le cœur. Ce bel appétit est celui d’une ogresse jubilante ne virant jamais papesse présomptueuse, ni persifleuse fielleuse.

Cette hyperactivité tuerait beaucoup de chevaux sous elle à force d’éperonner son ambition si elle ne voltigeait pas de percheron journalistique en cavale divertissante. Il faut une physiologie particulière, celle d’une athlète de haut niveau, et une psychologie complexe, celle d’une névrosée au trauma de fer, pour se lever avant l’aube pour animer ce qui est devenu la première matinale radio de France. Cumularde sans gêne, Léa Salamé a élargi le champ de ses activités en devenant la maîtresse de cérémonie de ces émissions fourre-tout du samedi soir, talk-shows hésitant entre macédoine de visages et pathos en promo. Dans Quelle Epoque ! dont elle a obtenu de conserver les rênes l’an prochain, Sala