Si j’ai bien compris, on est toujours accros au sempiternel débat «dépénalisons ou pas le cannabis», tandis que l’Allemagne et le Conseil économique, social et environnemental (Cese) enfoncent les réticences de notre gouvernement. Dans chaque camp, chacun trouve son joint pour développer des arguments à hue et des arguments à dia. Légaliser ? Mais c’est tuer l’économie de quartier, en oubliant en outre que le cannabis est l’opium du peuple, lequel, avec son salaire de peuple et ses allocations de peuple, n’a pas les moyens de se payer du vrai opium d’aristocrate.
Mais c’est aussi en finir avec l’horrible trafic et les règlements de compte meurtriers qu’il instaure. Mais c’est également ouvrir la fenêtre à ces saloperies de drogues chimiques dont on ne serait pas surpris qu’elles fassent du tort à la planète. Et qu’est-ce que c’est qu’en finir avec le trafic comme une fin en soi ? Va-t-on aussi lutter contre l’évasion fiscale en supprimant les impôts, contre la fraude ferroviaire en ne délivrant plus de billets de train et contre la gourmandise en interdisant bonbons et gâteaux ?
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Curieusement, ce sont les fumeurs qui réclament un débat serein et argumenté, comme si la déraison était l’apanage des non-fumeurs, stone de nature. Parfois, on a l’impression que, comme des Arabes et des noirs sont réputés engagés dans ces affaires, il y a une réaction instinctive de certains : «Alors non.» Et le fa