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L’épopée du 1er Mai, par Serge July

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1er Maidossier
Le 1er Mai est né dans le sang en mai 1886 aux Etats-Unis, avec pour point de départ la manifestation de leaders ouvriers qui revendiquaient la journée de 8 heures.
A Paris le 1er Mai 1945. (AFP)
par Serge July
publié le 30 avril 2023 à 20h55

Le 1er Mai n’est pas un jour comme les autres, cette fête internationale commémore une grande victoire sociale : la bataille pour l’instauration de la journée de travail de 8 heures. La France est un des rares pays où ce jour est non seulement férié mais chômé.

En plein cœur du XIXe siècle, la journée de travail variait entre 10 à 12 heures, parfois 15 heures dans tous les pays développés d’alors, c’est-à-dire en Europe et aux Etats-Unis, qui ont vu naître un capitalisme entreprenant, inventif et sans règles, qui engendrait la classe ouvrière en lui imposant une exploitation féroce. En 1841 en France, la journée de 8 heures, qui va devenir un objectif pour les adultes est réservée aux enfants de moins de 12 ans, avant que le travail des enfants soit tout simplement interdit.

Cette histoire commence aux Etats-Unis, à Chicago, qui est alors la grande métropole industrielle de l’Amérique. Les jeunes syndicats américains revendiquent la journée de 8 heures. Les négociations avec le patronat échouent dans de nombreuses entreprises. Les leaders ouvriers choisissent de manifester le 1er mai 1886 parce que, aux Etats-Unis, le 1er mai est le début de l’année comptable. La plupart des contrats de travail s’achèvent ce jour-là, tandis que les embauches y commencent. A cette date, beaucoup d’ouvriers déménagent avec leur famille. Ce jour à un nom outre-Atlantique, on l’appelle le moving day. Ce jour-là, le 1er mai 1886, ils sont plus de 300 000 à manifester.

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