Le mot «patriote» a été disqualifié par la gauche ; il a été confisqué par la droite. Notre impasse politique peut être éclairée par la Commune, qui éclaire la France d’aujourd’hui : on va bientôt nous resservir le dépressif duel Macron-Le Pen, les deux politicards les plus anti-communards qui soient. Le Pen exècre la Commune, comme toute la droite, extrême ou pas, car elle est le socialisme en action (le vrai, pas celui de Hollande-le-petit). Macron, comme tous les libéraux, vrais ou faux, méprise la Commune (il s’est réclamé de Thiers) parce qu’elle est le socialisme en action. Quant à la gauche, elle se mobilise sur des thèmes passionnants comme la méchanceté de Napoléon ou les toilettes transgenres. Je ne suis pas historien. Je pense que l’histoire de France est mal transmise. Essayez de lancer le thème communal, et sauf si vous êtes un fanatique de la période ou un lecteur de Lundimatin, vous verrez les têtes s’allonger. Parlez de la Commune à un macronien, il vous lâchera qu’elle a coûté cher et que la violence c’est mal ; écoutez Finkielkraut dire qu’il ne faut pas la commémorer, trahissant Péguy qui disait qu’on ne pouvait pas ne pas le faire. La condamnation générale de la révolte est une des hontes politiques de notre époque. En 1871, la gauche s’est battue, au sens physique du mot ; aujourd’hui Hidalgo manifeste au côté des syndicats de police. Je lui prédis une année pas terrible.
Macron et Le Pen sont anti-communards parce qu’ils sont anti-patriotes. Le mo