Il y a une question qui revient, ou du moins qui devrait revenir au premier plan, aujourd’hui, c’est celle de ce qu’on appelait autrefois les «droits de l’homme». Oui, ils reviennent, mais à quel prix. C’est à travers des violations terribles et que l’on croyait impossibles, du moins à la face du monde. Des populations entières soumises à une destruction totalitaire extrême, comme aujourd’hui les Ouïghours en Chine (et ils nous rappellent les autres ailleurs, car il faut partir du pire pour s’imaginer de quoi on parle). Des provocations totalitaires extrêmes, aussi, qui visent à rendre la Terre entière inhabitable pour des «nouveaux dissidents» comme les nomme l’Association du même nom. On comprend la peur des opposants biélorusses après le détournement inouï d’un avion pour capturer l’un d’entre eux (Roman Protassevitch). Ce message est envoyé par bien des dictateurs et des régimes : ils parlent de frontières, mais leur terreur n’en a pas, et nulle part les opposantes et opposants ne seront en paix. L’intimidation des journalistes et d’autres que certains continuent à traiter de «bien-pensants» se généralise, y compris dans les démocraties où les digues n’ont pas (ou pas encore) cédé. Oui, on devrait se dire, comme dans le titre d’un livre qui n’avait finalement pas été écrit : «La question des droits de l’homme n’est pas terminée». Elle revient nous obséder, elle revient au premier plan.
Ou plutôt, elle le devrait. Mais elle rencontre un obstacle inattendu, et