C’était il y a une semaine déjà, un homme armé d’un sabre fait irruption dans un camp d’exilés du parc de Bercy et commence à donner des coups dans plusieurs tentes, criant : «Y en a marre des étrangers !» (Libération, 8 décembre 2021). C’était il y a une semaine déjà et l’émoi à peine apparu face à cette attaque raciste s’est vite dissipé alors que trois hommes ont été hospitalisés, dont un dans un état grave. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pour Ian Brossat, l’adjoint communiste à la mairie de Paris en charge de l’hébergement d’urgence et la protection des réfugiés : «C’est le résultat d’une banalisation sans précédent de propos racistes. Quand des paroles de cette nature sont répétées matin, midi et soir, elles finissent par engendrer des actes violents comme ceux qui se sont produits ce matin à Bercy. Il est temps de prendre au sérieux la menace que représente cette banalisation du racisme dans tout le pays.» Classé dans la rubrique faits divers de quelques quotidiens, cet événement témoigne plus largement du continuum des violences qui jalonnent les sentiers de l’exil au XXIe siècle, des pays en crise que l’on fuit aux pays d’arrivées à l’asile conditionnel. Il est aussi à rapprocher de cette «hécatombe» en cours qui a fait tout récemment 27 morts dans
Chronique «Historiques»
Les exilés, ces «brûleurs de frontières»
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Migrants, réfugiés... face à l'exodedossier
publié le 15 décembre 2021 à 21h57
Enquête Libé
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