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Chronique «Si j'ai bien compris…»

Les gouttes d’eau qui font déborder la vase, par Mathieu Lindon

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Dans le déluge d’emmerdements de la situation actuelle, voici que l’eau s’en mêle et ça fuit de tous les côtés.
On ne peut plus boire l’eau du robinet à cause de cette contamination-ci et on ne peut plus boire l’eau en bouteille à cause de cette contamination-là. (Jose Luis Pelaez Inc/Getty Images)
publié le 1er février 2025 à 6h00

Si j’ai bien compris, on ne peut plus boire l’eau du robinet à cause de cette contamination-ci et on ne peut plus boire l’eau en bouteille à cause de cette contamination-là. Voilà maintenant qu’il vaut mieux aussi ne pas boire de Coca-Cola, etc. dans une bouteille de verre ou en canette. Comme l’alcool est mauvais pour la santé et le pouvoir d’achat, le principe de précaution impose de ne plus boire du tout, au moins temporairement (parce que les jus d’orange et de pamplemousse, merci l’addition et le sucre). Le jus de patate, de petit pois ou de chou de Bruxelles ne désaltère pas en profondeur et fait grossir, de sorte qu’il est également préférable de s’abstenir, d’autant que les prix doivent flamber si on en juge la rareté de la marchandise. Ne pas boire, donc, le plus sûr. On sait que les grévistes de la faim peuvent tenir un moment avant que ça tourne vraiment mal, mais qui aura essayé de traverser le désert sans la moindre gourde ne sera malheureusement plus là pour témoigner que parfois ça urge, de boire. Hydratation, déshydratation, on ne s’en sort pas, on va finir par en appeler à «l’eau ferrugineuse» de Bourvil, quand la pollution est due au fer parce que «le fer a dissous» dans l’eau et, «le fer à dix sous, c’est pas cher». De toute façon, l’eau n’est plus guère transparente aujourd’hui à force de nous en faire voir de toutes le