C’est le récit d’une trajectoire, et la trajectoire d’une historienne. Au fil des pages de Z ou souvenirs d’historienne, ce qui n’aurait pu être qu’une ego-histoire policée devient une expérimentation littéraire, biographique et scientifique, où Claire Zalc trouble les règles du «je» historien pour se dire en même temps que sa recherche. Paru tout récemment aux éditions de la Sorbonne dans la collection «Itinéraires» fondée par Patrick Boucheron et dirigée par Yann Potin, ce texte est la version remaniée d’un exercice d’écriture académique de 2015 imposé par la loi du 23 novembre 1988 relative à l’habilitation à diriger des recherches qui stipulent l’obligation de produire un mémoire de synthèse pour «faire apparaître son expérience dans l’animation d’une recherche». La formulation lâche est propice aux interprétations et poreuse aux tensions et tentations «darwiniennes» du présent qui obligent toujours plus les chercheuses et les chercheurs à se dire pour singulariser leur parcours, à en reconstituer les fausses évidences ou encore à tresser les lauriers d’une excellence attendue pour obtenir les moyens de leurs recherches. Mais, ce flou, l’autrice nous montre qu’il permet également de se ménager d’autres espaces d’histoires potentielles, d’être le lieu d’un dépôt de soi, ici celui de Claire Zalc en ses terrains de recherche autant que celui de Z – en référence à la première lettre de son patronyme – en ses souvenirs.
Pourquoi cette composition ? «Par