Au matin de l’élection, une amie m’écrit ceci : «Quel soulagement ! Bien sûr, on le sait qu’on va encore être déçu·es, indigné·es, en colère, à l’offensive et parfois déprimé·es, mais…» Mais, même si on le sait, cela n’enlève rien à l’émotion, ni au plaisir de voir les passionnés de catastrophes détrompés : tous ceux et celles qui ont parié sur la peur, ceux qui ont misé sur nos lassitudes, nos découragements.
Oui, on sera probablement déçu·es. Et on les fustigera, ces député·es qu’on a porté·es à la victoire, s’agaçant de leurs arrangements, de leurs atermoiements, de leurs contradictions. Mais les élu·es ne sont pas des messies. Et voter n’est pas adouber ; c’est accorder, avec discernement, sa confiance momentanée à une proposition politique.
Le désir de former un «non» commun
Ce qui a vraiment gagné, dimanche 7 juillet, c’est le désir de former un «non» commun. Ce qui a gagné, aussi, c’est se reconnaître dissemblables et faire le choix de s’engueuler plus tard. Ce qui a gagné, c’est le pari d’essayer. Ce qui a gagné, c’est l’élan. Ce qui a perdu, momentanément, c’est le «à quoi bon», c’est le «c’est comme ça», c’est le «à quoi ça sert», c’est le «tous les mêmes».
C’est un certain cynisme de bon ton, qui, depuis tant d’années, s’acharne à rabaisser tout ce qui ressemble