«Nous sommes à Munich en 1938.» Pour son premier discours de campagne, Valérie Hayer, tête de liste Renaissance pour les prochaines élections européennes, n’y est pas allée par quatre chemins. Emmanuel Macron expliquait, il n’y a pas si longtemps, que le combat contre l’extrême droite ne passait plus ni par les leçons de morale ni par les rappels historiques. Mais voilà que les sondages alarmants qui placent le Rassemblement national (RN) dix points devant le parti présidentiel ont changé la donne. «Hier, Daladier et Chamberlain, aujourd’hui, Le Pen et Orban» a affirmé la candidate : quand l’incendie menace la plaine, les analogies avec les heures les plus sombres de l’histoire refont subitement surface.
Comme on pouvait s’y attendre, le Rassemblement national et sa presse amie ont dénoncé des obsessions anachroniques devenues impuissantes à convaincre un public sans mémoire. L’extrême droite argumente toutefois en rappelant que