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Chronique

L’éternel féminin, par Tania de Montaigne

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Journée internationale des droits des femmesdossier
Partout en France chaque municipalité dégaine son atelier fitness ou son cours d’autodéfense féminine pour célébrer le 8 mars, oubliant qu’il s’agit avant tout de parler des droits des femmes.
En 2021, manifestation à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars, à Paris. (VALENTIN BELLEVILLE/Hans Lucas via AFP)
publié le 7 mars 2024 à 3h12

Autant vous le dire tout de suite, demain, c’est le 8 mars, et il semblerait que, cette année, toutes les forces vives du consulting aient été mobilisées : «OK les amis, si je dis “Journée internationale des droits des femmes”, qu’est-ce qu’on peut proposer de nouveau et de fun ? – L’égalité salariale ? – Pas nouveau. – Une meilleure prise en charge des violences intrafamiliales ? – Pas fun. – Et si on faisait quelque chose en lien avec les Jeux olympiques ? – Super idée, c’est nouveau, ça bouge, c’est fun !».

Après ça, on sent qu’il a dû y avoir un maximum de tableaux Excel remplis de formules qui vont loin : femme = corps, sport = corps, donc femme = sport. Et tout ce jus de cerveaux dynamiques a permis d’aboutir à un message fort : Femme, bouge ton corps ! Demain, dans toute la France, on va se faire plaisir grâce à une farandole d’initiations gratuites à, à peu près, tous les sports et jeux répertoriés sur la planète. Tir à l’arc, billard, fitness, golf (avec une très belle proposition de «compétition 9 trous ouverte à toutes avec droit de jeu offerts par le club», c’est quand même super sympa !). Et comme la créativité n’a pas de limite, on pourra aussi découvrir le «body taekwondo» ou «la self-défense féminine non violente», concept étonnant qui doit probablement consister à immobiliser un assaillan