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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Lettre à la troisième gauche, par Luc Le Vaillant

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Prise de distance avec cette fraction du progressisme qui pense que l’ordre et la sécurité permettront de reconquérir le vote des usines et des campagnes.
La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, au Parlement européen, à Strasbourg, le 8 juillet 2025. (Jean-Christophe Verhaegen /AFP)
publié le 15 juillet 2025 à 17h41

Chère troisième gauche,

Tu es la nouvelle chérie des ouvriéristes pragmatiques et autres réalistes revanchards qui fatiguent de voir la gauche divine se contrefoutre d’une sécurité en haillons et d’une immigration incontrôlée. Tu estimes qu’il ne suffit pas de se ressaisir des questions de revalorisation des salaires et de réindustrialisation. Tu penses que le camp dont nous nous réclamons tous deux doit abandonner son angélisme et serrer la jugulaire aux incivilités, frapper fort la délinquance et restaurer la police aux frontières pour les humains comme pour les marchandises. Tu prétends ainsi reconquérir les classes populaires parties se jeter au cou de Marine Le Pen et de son populisme qui s’est un temps peinturluré de social avant de retrouver ses habitudes de boutiquier poujadiste.

Ma chère troisième gauche, il paraît que le Danemark est devenu ton royaume, et je vais y aller doucement avant de prétendre qu’il y règne quelque chose de pourri. Mette Frederiksen durcit les conditions d’accueil des étrangers, mais