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Libération
Chronique «Ré/Jouissances»

Lettre ouverte aux bébés qui naissent de moins en moins, par Luc Le Vaillant

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La GPA en débatdossier
Dans une France moins féconde, les natalistes et les «no kids» s’empoignent, sans réaliser qu’engendrer peut relever aussi du défi exagéré ou de l’insupportable extension de soi.
Selon l’Insee, le taux de fécondité en France n’aurait jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. (Nicolas Guyonnet/Hans Lucas via AFP)
publié le 10 octobre 2023 à 5h43

Chers bébés de demain, il me faut vous alerter sans pour autant sonner le tocsin. Il semblerait que l’heure du baby crack soit venue et que vous soyez de moins en moins nombreux à débouler au fond des berceaux bleu-blanc-rouge. Et cela juste au moment où vos grands-parents, les baby-boomers, comptent sur vous pour pérenniser leurs avantageuses retraites.

Selon l’Insee, le taux de fécondité en France n’aurait jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Même si l’Hexagone navigue toujours un peu au-dessus de la moyenne européenne, le renouvellement de la population est de moins en moins garanti. Et cela ouvre évidemment les portes et fenêtres aux débats usuels.

Je ne vais pas m’appesantir sur le désarroi des natalistes. Ils s’angoissent souvent du déclin de l’existant et prédisent le grand remplacement quand je persis