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Billet

L’IA européenne, c’est possible, par Serge July

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Intelligence artificielle (IA) : de la fascination à l'inquiétudedossier
L’entrepreneuse Eléonore Crespo nous assure que l’«on peut créer un champion mondial de l’intelligence artificielle depuis la France», à condition de s’y mettre à grand coup d’investissements et de réunir milliardaires européens et génies de la tech.
La bataille de Valmy de l’IA européenne, c’est maintenant. (Rafmaster/Getty Images)
publié le 4 février 2025 à 7h05

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L’élection triomphale d’un repris de justice américain, un démagogue qui ose tout, le ci-devant Donald Trump qui ne se déplace plus sans sa troupe de milliardaires de la Tech, a donné le cafard à la terre entière, à l’exception de ses imitateurs, qu’ils soient argentin, chinois, russe ou apprentis autocrates qui haïssent comme lui la démocratie et qui nous répètent ad nauseam que nous sommes des nuls, que le nouveau monde s’invente ailleurs, sans nous.

Mais dimanche matin, je suis tombé sur une interview dans la Tribune du dimanche qui m’a remonté le moral. Et je veux croire que je ne suis pas seul à avoir été sensible au discours de cette Française, Eléonore Crespo : 36 ans, diplômée de l’ENS en physique quantique et de l’école des Mines, qui a créé en 2019 une société d’intelligence artificielle baptisée Pigment, aujourd’hui en plein développement. Adoptée par de nombreuses entreprises dans le monde, sa start-up est déjà valorisée à un milliard d’euros. On est content pour elle, mais si on s’y attarde c’est parce que cette entrepreneuse à succès déclare au passage un truc stupéfiant : «On peut créer un champion mondial de l’IA depuis la France.» Mieux : après