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Chronique

Liberté trop surveillée pour l’expression et la création

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Le Libé des écrivain·esdossier
La justice est abusivement sollicitée pour sanctionner les tonitruants et leurs idées comme les déviants et leurs œuvres.
Rima Hassan, avocate et fondatrice et présidente de l’Observatoire des camps de réfugiés (OCR) et Sarah Legrain, députée LFI, devant Sciences-Po Paris, le 26 avril 2024. (Dimitar Dilkoff/AFP)
publié le 30 avril 2024 à 6h35

Il m’importe peu de savoir si Voltaire a effectivement prononcé ma phrase fétiche, tant je répète volontiers après lui : «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire.» J’ai longtemps trouvé que «jusqu’à la mort» était un peu grandiloquent. Mais les attentats contre Charlie Hebdo et l’attaque contre Salman Rushdie m’ont rappelé l’importance vitale de la liberté d’expression. C’est justement quand les fanatiques religieux osent s’en prendre physiquement à ceux qui les moquent qu’il faut s’accrocher bec et ongles. La défaite serait totale si, devant les agressions, la démocratie reculait ou se barricadait.

Cette déclaration d’intention ne souffre aucune exception. C’est sa grandeur et la difficulté qui m’attend. Et voilà pourquoi, il me faut réprouver les convocations judiciaires pour «apologie de terrorisme» reçues par Mathilde Panot et par