Les deux guerres
L’Ukraine et la guerre de Gaza structurent chaque jour notre actualité et génèrent une sourde angoisse qui étreint la population de tout le continent européen et au-delà.
Emmanuel Macron face à l’épidémie de Covid – sa première «guerre» – avait inventé à côté du Conseil des ministres un cabinet de guerre sécurisé, qui se réunissait dans le poste de commandement Jupiter, sous l’Elysée. Depuis, il prétend diriger la France en chef de guerre, d’où sans doute un tic de langage qui a pollué toute sa conférence de presse, avec l’abus du verbe «réarmer» : «réarmer» l’école, «réarmer» la natalité, «réarmer» l’économie etc. «Réarmer» a un côté très martial, très autoritaire, sans doute très utile pour un président privé de majorité parlementaire et qui espère séduire les électeurs de ses adversaires parce que ce vocabulaire flatte une thématique de droite, sinon d’extrême droite.
Réarmer la natalité
D’autant qu’il ne faut rien connaître à la démographie pour prétendre «réarmer la natalité». D’abord la baisse de la natalité dans le monde est indexée sur l’émancipation des femmes, ce qui est une conquête positive. Et sur le continent européen, les vagues natalistes sont toutes liées à des périodes de croyance en l’avenir, propres aux après-guerres et aux envolées de la croissance. On ne peut pas dire que la période s’y prê