Un matin, on se réveille, on est projeté aux commandes d’un char. Un Leopard ou un Abrams, peu importe. Que l’on lise le Monde ou Libé, ça baigne dans la transpiration et le gazole. On commençait à peine à monter en compétence sur le marché européen de l’énergie ou l’indexation des retraites : boum, voilà les chars. Etrange changement de ton. Comme si, aussi loin du front que nous croyions être, les choses sérieuses commençaient vraiment.
Jusqu’à ce matin-là régnait l’impression que la question de la fourniture de chars de combat à l’Ukraine par ses alliés était uniquement politico-diplomatique. On avait compris que les Allemands voulaient bien autoriser la fourniture de Leopard, mais seulement si les Américains alignaient leurs Abrams.
Dans la nuit, la situation s’est débloquée, Biden fournira 31 Abrams, les Européens peuvent donc faire rugir leurs 14 Leopard. Ce n’est qu’un début. Et soudain, voilà le problème plongé dans le cambouis. D’enjeu géostratégique abstrait, le char de combat dégringole au statut de tas de ferraille plus vulnérable qu’on ne l’imaginerait. Soudain, font irruption dans le débat les bidons d’essence, les boulons de rechange, les logiciels buggés, pourquoi pas les tutos ?
Le char est glouton et demande un soutien logistique important
D’abord, ne jamais