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Loi anti-Airbnb : seule la régulation peut empêcher qu’en France, en 2024, on dorme dans sa voiture

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Crise du logementdossier
A l’heure où l’antiparlementarisme progresse, l’adoption jeudi 7 novembre de la loi régulant les meublés de tourisme de type Airbnb, à l’initiative d’un député socialiste du Sud-Ouest, montre que non seulement la loi sert encore à quelque chose, mais qu’elle peut changer la vie des gens.
Au Panier, quartier touristique de Marseille. (Nicolas Tuca/AFP)
publié le 8 novembre 2024 à 16h40

C’est l’histoire d’un jeune député socialiste des Pyrénées-Atlantiques, élu en 2022 dans un territoire attractif où les locations de meublés touristiques de type Airbnb prolifèrent de manière incontrôlée depuis la crise sanitaire : Iñaki Echaniz, 31 ans. Sa permanence est prise d’assaut par des gens qui lui racontent qu’ils ne trouvent plus de locations accessibles à Bayonne ou Biarritz. Des infirmières, des enseignants, des travailleurs de première ligne – ceux-là même qu’on a applaudis pendant le Covid – ou de deuxième ligne – contraints de vivre de plus en plus loin dans l’arrière-pays –, des étudiants forcés de continuer à cohabiter avec leurs parents, des saisonniers qui se retrouvent à devoir dormir dans leur voiture…

Partout, du Pays basque à Saint-Malo, devenu un symbole de «l’airbnbisation» du logement, des collectifs d’habitants font entendre leur voix, montent à Paris crier leur colère sous les fenêtres de la multinationale américaine, tentent de sensibiliser les députés. La crise du logement, premier poste de dépenses des ménages, devient une crise sociale de portée nationale, alors qu’