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Chronique

L’oncle raciste ? Fallait pas l’inviter ? par Géraldine Mosna-Savoye

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Parce qu’il a l’avantage de rester en dehors du schéma familial, le tonton est l’envers cool et léger du papa strict avec des responsabilités ras la hotte. Mais il peut être aussi un pur boulet.
Le raciste n’est jamais votre cousin, l’un de vos parents 1 ou 2, ou l’un de vos frères et sœurs… mais bien votre oncle. (fotostorm/Getty Images)
par Géraldine Mosna-Savoye
publié le 23 décembre 2024 à 6h54

Les fêtes approchent, et avec, leur lot de marronniers médiatiques : neige, grève SNCF, bûches et inflation. A cette liste, s’ajoutent les désormais éternels articles pour gérer les réunions de famille à Noël, terreau propice aux sujets qui fâchent, tous se ramenant à la Trinité écologie, genre, immigration, et tous faisant de la famille un casting parfait de téléfilm, de la belle-mère réac au beau-frère… beauf.

Dans ce «casting XXL», l’un tient pourtant le haut de l’affiche, et ce, depuis plusieurs années : l’oncle raciste (1). Car le raciste n’est jamais votre cousin, l’un de vos parents 1 ou 2, ou l’un de vos frères et sœurs… mais bien votre oncle. S’il y a bien un xénophobe dans votre famille, c’est forcément lui, et si ces articles le griment ainsi et vous donnent moult conseils pour le gérer, jamais ne se pose la question : pourquoi lui, et pas un autre ? Qui en a décidé ainsi ?

Evidemment, personne… et tout le monde. C’est le principe des préjugés sociologiques qui font que, par commodité, chacun des membres de votre famille devient à lui seul le représentant, que dis-je, le sociotype d’un enjeu sociétal. Ainsi, comme on fera de notre petit-cousin, ado influençable rivé à un écran, le sociotype du complotiste, ou de notre cousine célibataire, celui de la vieille fille, on préjugera tout naturellement que notre oncle, ce vieux mâle blanc de + de 50 ans, est bien celui du raciste.

Ce qui, quand on y pense, n’est pas si naturel que cela. Les préjugés ne le sont d’ailleurs j