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Billet

L’Ukraine et Navalny, victimes des plans calamiteux de Poutine, par Serge July

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La mort d’Alexeï Navalny comme l’impasse de la guerre en Ukraine illustrent bien la tendance de Poutine, comme de nombre de despotes, à se surestimer. Pendant ce temps à Gaza, l’absence d’objectifs clairs de Nétanyahou et les souffrances infligées aux Palestiniens pèsent durement sur la politique intérieure américaine.
Vladimir Poutine le 29 février à Moscou. (Evgenia Novozhenina/Reuters)
publié le 4 mars 2024 à 18h29

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Navalny, plus encombrant mort que vivant

Tous les dictateurs sont obsédés par les opposants susceptibles de leur porter la poisse. Alexeï Navalny dérangeait Poutine, qui redoutait son esprit de sacrifice. Le dictateur l’a poussé dans la broyeuse façon KGB : empoisonnement, frigidaire arctique et torture mentale – infligée par le fou hurlant qu’il avait comme voisin de cellule. Mais tuer Navalny a provoqué de facto une manifestation de plusieurs milliers de personnes à Moscou et dans une quinzaine d’autres villes russes, des manifestants qui n’avaient pas peur de crier à visage découvert «La Russie sans Poutine», «Non à la guerre» et «Poutine, assassin», comme s’ils se libéraient.

Toutes les manifestations étaient interdites en Russie par des lois liberticides, mais pas les funérailles. Navalny, mort, était encore capable de pourrir la campagne électorale de Poutine, à moins de quinze jours du vote. L’idée de tuer l’opposant juste avant l’élection était une idiotie comme les dictateurs en commettent parce qu’ils se surestiment en permanence. Cette «sortie» de Navalny est à l’image de tous les plans de Vladimir Poutine : calamite