Lorsque Assane Diop (Omar Sy), à la fin de la première saison de la série Lupin, quitte majestueusement, sourire en coin, déguisé en pompier et affublé d’une perruque rasta, le Théâtre du Châtelet où il vient de piéger enfin en public son ennemi mortel, le grand bourgeois Pellegrini, on pense irrésistiblement au tout début de la série, où Assane se glissait dans l’équipe des agents de nettoyage du Louvre, pour passer inaperçu… afin d’organiser le vol du collier de la Reine. Lupin fait de l’invisibilité, premier trait du gentleman-cambrioleur, un thème social et politique. Assane joue de son invisibilité de noir dans la société française comme de sa super visibilité quand il se rend à la vente aux enchères du fameux collier. Au vendeur qui lui dit, bien lourd, «je ne m’attendais pas à un acquéreur comme vous», Assane rétorque : «comme moi ?» L’autre, embarrassé : «Heu, si jeune…» – «Ah». Assane-Lupin, si charmeur qu’il soit, n’hésite jamais à pointer vicieusement le racisme des Français, encore plus explicitement dans cette deuxième partie de saison.
Tirer parti de leur invisibilité en tant que noirs ou arabes
Lorsqu’il sort du Châtelet au milieu d’une armada de forces de l’ordre, il redevient, malgré sa stature, invisible – dans l’uniforme des professions de «service». Cette invisibilité renvoie à son histoire personnelle et familiale – son père Babakar (excellent Fargass Assandé), chauffeur et v