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Macron et la guerre en Ukraine : d’une pierre deux coups, par Serge July

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
En haussant le ton face à la Russie, Macron entend aussi piéger le RN. La dénonciation des liens multiples du mouvement de Marine Le Pen avec Moscou permet de mobiliser l’électorat macroniste contre l’existence d’une sorte de cinquième colonne d’extrême droite.
Emmanuel Macron, avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky à l'Elysee, le 16 février 2024. (Arthur N. Orchard/Hans Lucas via AFP)
par Serge July
publié le 11 mars 2024 à 18h31

Au départ s’est nouée en quelques semaines une configuration dramatique pour l’Ukraine : blocage du Congrès américain sur l’aide financière et sur les fournitures militaires, manque cruel de munitions face aux offensives russes sur la ligne de front, usure de l’armée ukrainienne privée de rotations pour cause de pénurie de soldats, enfin perspective d’une victoire présidentielle de Donald Trump en novembre, qui risque de déstabiliser la plupart des équilibres mondiaux et vraisemblablement fragiliser encore plus l’Ukraine.

Face à cette situation, Macron a convoqué à Paris, le 26 février, une réunion d’urgence sur l’Ukraine avec plusieurs idées pour traiter des conséquences de cette situation nouvelle. La Russie, voilà l’ennemi ! Depuis des années, la France plaide pour une défense européenne, pour un pilier européen de l’Otan. Face à une Russie impérialiste, le retrait éventuel d’une Amérique «trumpisée» de la défense de l’Europe actualise les préoccupations françaises en la matière. C’est le moment ou jamais d’affirmer ou de revendiquer une sorte de leadership militaire en Europe, d’autant que la France dispose de l’arme nucléaire.

Cela tombe d’autant mieux que Moscou provoque la France sur de nombreux plans : sur le plan militaire, les aviateurs russes mul