Menu
Libération
Chronique «Si j'ai bien compris...»

Macron : putain, encore trois ans

Article réservé aux abonnés
Compte tenu qu’il faut un mois pour recruter un gouvernement, que l’âge du capitaine est 46 et celui du second 34, combien de temps pour faire voter une loi s’il n’y a pas de mutinerie dans la cale ?
Emmanuel Macron attend l'arrivée du Premier ministre polonais, Donald Tusk, avant une réunion à l'Elysée, à Paris, le 12 février 2024. (Ludovic Marin/AFP)
publié le 17 février 2024 à 7h15

Si j’ai bien compris, on est vraiment des ingrats. Emmanuel Macron et Gabriel Attal se sont démenés pendant un mois plein pour nous mijoter le gouvernement de nos rêves et nous, on regarde ça avec dédain : «Quoi, quel gouvernement ? Qui c’est, celui-là ? Ils n’ont trouvé personne d’autre ?». Le Président et le Premier ministre doivent estimer que c’est donner de la confiture à des veaux. Il est vrai que la sortie de François Bayrou a fait du tort à l’image d’un gouvernement dont tout le monde se battrait pour faire partie. Ce n’est sans doute pas en mettant de la jeunesse dans les vieux pots qu’on fait la meilleure cuisine. Cela dit, la vieillesse n’aurait peut-être pas été plus efficace. Réarmer le gouvernement sans réarmer la majorité, c’est comme changer de fusil quand on n’a que des balles à blanc.

On ne comprend d’ailleurs pas pourquoi Emmanuel Macron prend cette affaire tellement à cœur. Dans trois ans, il sera débarrassé de tout ça, l’impopularité, les élections, la politique. Pourquoi il se mêle au lieu de laisser Gabriel Attal s’enferrer dans la chienlit des barrage