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Libération
Chronique «Médiatiques»

Marine Le Pen, Donald Trump : sidérations symétriques, par Daniel Schneidermann

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D’un pays à l’autre, tout se passe comme si, à l’égard des puissants condamnés pour corruption ou tous autres délits financiers, l’indulgence était la normalité.
Marine Le Pen s'adresse à la presse avant son audience devant le tribunal de Paris le 13 novembre 2024. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
publié le 16 novembre 2024 à 12h30

Sidération sur les plateaux. Priorité au direct ! On se préparait une soirée pépère, et soudain un fantôme vient percuter l’actualité : il s’appelle «le Droit». Dans le procès des assistants parlementaires fictifs du RN, les réquisitions contre Marine Le Pen viennent de tomber, et elles sont lourdes. Pour l’ex et future candidate à la présidentielle, sont requis par le parquet cinq ans de prison dont deux ferme, 300 000 euros d’amende, et cinq ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire. «Exécution provisoire», cela signifie que si le tribunal suit les réquisitions, Marine Le Pen est non seulement interdite de présidentielle, mais qu’elle perd aussitôt son mandat de députée.

Un instant délicieux, débatteurs et animateurs en restent KO. Le droit ! On le croyait mort et enterré, celui-là. D’autant plus mort, et d’autant mieux enterré, que le procès des assistants parlementaires fictifs du RN n’a pas, loin de là, meublé la conversation télévisée. Comme s’il se déroulait dans un inframonde, très profond sous la chronique des règlements de comptes du narcotrafic, par exemple.

Mort et enterré, à voir