Si j’ai bien compris, on ne comprend pas bien si la condamnation de Marine Le Pen est un bon ou un mauvais point pour le Rassemblement national. Le parti compte-t-il encore sur elle, après l’appel, pour survoler comme d’habitude le débat de l’entre-deux-tours avec sa compétence ? La quatrième fois aurait-elle été ou sera-t-elle la bonne ? La Poulidor de la présidentielle, éternelle seconde qui voyait enfin la ligne d’arrivée d’un autre angle, est aujourd’hui la martyre d’une justice qui traque les coupables où qu’ils soient alors que, après tout, le détournement de fonds n’est qu’un point de détail de l’histoire de la construction de l’Union européenne.
Elle militait pour que l’inéligibilité soit à vie, peut-être est-elle une fois de plus en avance sur les lois et sera-t-elle exaucée. Qu’elle rechigne à passer le flambeau ou le faisceau à Jordan Bardella, ça, on le comprend. Pour elle, le RN, c’est comme être français : ça s’hérite ou ça se mérite. Marine Le Pen a hérité de son parti, fût-ce en le renommant, mais en quoi Jordan Bardella a-t-il mérité le RN ? Parce qu’il a plombé les législatives avec les binationaux et ses candidats diaboliques qui dépassaient les bornes même du parti ? En plus, il est jeune. On a donné pour les jeunes avec Emmanuel Macron, qui l’est de moins en moins, mais a électoralement disqualifié la jeunesse.
Pourquoi la nièce n’hériterait-elle pas de sa tante ?
«Et puis, si ce n’est pas Marine Le Pen, pourquoi pas moi ?» entendra-t