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Libération
Chronique Médiatiques

Merci Bernard Arnault, par Daniel Schneidermann

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Il nous est rarement donné d’entendre les ultrariches eux-mêmes faire du chantage à la délocalisation. Mais quand Donald Trump prévoit de baisser les impôts des entreprises aux Etats-Unis, de l’autre côté de l’Atlantique, le PDG de LVMH se lâche.
Bernard Arnault lors de la présentation des résultats de LVMH, le 28 janvier 2025. (Dimitar Dilkoff /AFP)
publié le 1er février 2025 à 10h31

«Je reviens des USA…» commence Bernard Arnault mardi soir, devant les analystes financiers, à qui il s’apprête à annoncer les résultats (mitigés) de LVMH au siège du groupe à Paris, «…comme vous l’avez très gentiment noté…» Début de la distribution de baffes ? On n’aurait pas dû en parler, c’est ça ? La presse aurait dû passer sous silence l’ostensible présence du milliardaire français à l’intronisation de Donald Trump ? «…et j’ai pu voir le vent d’optimisme qui régnait dans ce pays». «Dans le pays» ? En tout cas, certainement, sur la tribune où se pressaient les happy few de la planète trumpienne. Mais pas seulement. Bernard s’est aussi risqué dans l’Amérique profonde : «Il n’y a qu’à prendre la nouvelle boutique que Pietro [Beccari, PDG de Louis Vuitton, ndlr] a ouverte à New York, qui est un succès incroyable. Il y a des